Les titulaires de permis de travail temporaire, une source de main-d'œuvre pour le Nord de l'Ontario

18 août, 2020 - Alors que de nombreuses régions de l'Ontario commencent à rouvrir, les titulaires de permis de travail temporaire sont une ressource en main-d'œuvre vers laquelle les employeurs pourraient se tourner. De nouvelles politiques du gouvernement fédéral contribuent à rendre cela possible pendant la pandémie.

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Pour commencer, il existe deux types de permis de travail: les permis de travail fermés et les permis de travail ouverts. Les titulaires d’un permis de travail ouvert peuvent travailler pour n'importe quel employeur canadien admissible, même un employeur différent de celui qui les a initialement embauchés.[1] Cependant, les titulaires de permis de travail fermé peuvent travailler qu'avec l'employeur spécifié sur le permis qui leur est échu. Si cet employeur devait fermer ses activités pendant la pandémie, ce travailleur aurait besoin d'un nouveau permis pour obtenir un autre emploi.

L'obtention d'un nouveau permis de travail peut être un long processus. Pour résoudre cet obstacle pendant la pandémie, le gouvernement fédéral a annoncé une nouvelle politique temporaire. Au lieu d'attendre les 10 semaines habituelles pour un nouveau permis de travail, les travailleurs peuvent commencer un nouvel emploi pendant que leur demande de permis de travail est en cours de traitement. Le délai de délivrance d'un nouveau permis a également été réduit à 10 jours ou moins.

Alors, que pourrait signifier cette nouvelle politique pour le Nord de l'Ontario?

Des données récentes d'IRCC montrent qu'en 2019, plus de 220 personnes ont suivi le Programme des travailleurs étrangers temporaires, un programme de permis de travail fermé, pour se rendre dans le Nord de l'Ontario. La plupart sont allés dans les districts d'Algoma, du Grand Sudbury et de Kenora – 35 personnes chacun (figure 1).

Figure 1: Nombre de travailleurs du Programme des travailleurs étrangers temporaires par district de recensement, 2019[2]

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Source: données demandées à titre privé à l’IRCC

Tous les districts, à l'exception de Manitoulin, ont vu des travailleurs temporaires arriver au mois de janvier 2020 – quelques semaines à peine avant que la pandémie ne se voit perturber la vie au Canada. En fait, un total de 175 travailleurs ont obtenu un permis de travail temporaire pour le Nord de l'Ontario en janvier dernier. La plupart de ces personnes sont passées par le programme de mobilité internationale, qui peut avoir des permis de travail fermés ou ouverts.[3]

Il semblerait donc que la plupart des districts du Nord de l'Ontario pourraient bénéficier de cette politique temporaire si des travailleurs étrangers titulaires d'un permis fermé étaient mis à pied.

Cela étant dit, les districts d'Algoma, du Grand Sudbury et de Thunder Bay comptent un nombre considérablement plus élevé de titulaires de permis d'études.[4] Ensemble, ces trois districts ont accueilli près de 400 titulaires de permis d'études en janvier 2020. Le gouvernement fédéral a également fait des concessions temporaires pour les étudiants internationaux qui seront utiles aux employeurs du Nord de l'Ontario.

Les étudiants internationaux inscrits à temps plein peuvent travailler sur et hors campus sans permis de travail. En règle générale, les étudiants internationaux peuvent travailler jusqu'à 20 heures par semaine pendant les trimestres scolaires et à temps plein pendant les pauses programmées telles que les vacances d'été. À la fin du mois d'avril 2020, le gouvernement canadien a annoncé que les étudiants internationaux en période scolaire qui travaillent dans un service ou une fonction essentielle pouvaient travailler plus de 20 heures par semaine. Cela restera en vigueur jusqu'à la fin du mois d'août 2020. Le gouvernement fédéral a également déclaré que les étudiants internationaux qui ont été forcés d'étudier en ligne, de réduire leurs études à temps partiel ou de prendre une pause complète de leurs études en raison de la pandémie sont autorisés à continuer à travailler sur ou hors campus.

Le gouvernement canadien a également annoncé des mesures pour permettre aux étudiants internationaux de combler d'éventuelles pénuries de main-d'œuvre au cours des prochaines années. Les étudiants étrangers qui commencent un programme en 2020 via des supports en ligne à l'étranger seront toujours admissibles à un permis de travail post-universitaire (PTPD), à condition qu'ils terminent au moins 50% de leur programme au Canada. De plus, les étudiants n'auront pas de temps déduit de la durée de leur PTPD après avoir commencé en ligne.

Bien entendu, de nombreux canadiens du Nord de l'Ontario ont perdu leur emploi. À titre d'exemple, Thunder Bay a été la troisième ville de la province la plus durement touchée par la perte d'emplois liée à la pandémie de février à mai. La ville du nord-ouest a connu une baisse de 15,2% d'emplois, avec des pertes d'emplois dans tous les secteurs principaux. Cependant, la situation du chômage au Canada pourrait s'améliorer. Un rapport récent de Statistique Canada démontre que les niveaux d'emploi ont augmenté en juin 2020. Cela est particulièrement vrai dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'aide sociale.

Les employeurs qui ont besoin de travailleurs pendant la pandémie et dans son sillage devraient savoir que des options sont disponibles. Grâce aux nouvelles politiques fédérales temporaires, ils peuvent embaucher rapidement des travailleurs étrangers temporaires, ainsi que des étudiants internationaux déjà au Canada. L'embauche et la réembauche de travailleurs nationaux et étrangers seront importantes pour soutenir les économies pendant la pandémie et dans la reprise du Nord de l'Ontario.

 

[1] Cependant, certains permis de travail ouverts limitent la profession ou la zone géographique dans laquelle un travailleur peut travailler.

[2] Certains travailleurs du district de Rainy River ont obtenu des permis de travail par le biais du PTET en 2019. Cependant, comme cette valeur se situe entre 0 et 5, le nombre est gardé confidentiel pour des raisons de confidentialité.

[3] Bien qu'il ne soit pas possible de dire à partir de ces données lesquels de ces permis sont ouverts et lesquels sont spécifiques à l'employeur.

[4] Le nombre total unique peut ne pas être égal à la somme des titulaires de permis, car une personne peut détenir plus d'un type de permis pour une période donnée.

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Hilary Hagar est une analyste de recherche 


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