Nous devons parler (We Need to Talk) : Maintenir la vitalité des communautés francophones

24 février 2022 - Le vieillissement de la population, les faibles taux de fécondité et les niveaux élevés d’exode des jeunes : nous avons déjà entendu tout cela. Mais que signifie ce changement démographique pour les groupes minoritaires déjà présents dans les régions du Nord de l’Ontario? Eh bien, pour la population francophone, cela pourrait avoir une incidence sur la disponibilité des services en français, comme l’accès à une infirmière francophone ou le nombre d’enseignants francophones.

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L’une des façons d’atténuer les effets du déclin de la population francophone consiste à déployer des efforts ciblés d’attraction et de rétention. Dans l'ouvrage Ambition : Objectifs de migration des locuteurs du français, l’auteure établit des cibles de migration d’entrée propres à la collectivité en ce qui a trait à la population francophone, dans le but de maintenir leur part actuelle du principal groupe d’âge actif jusqu’en 2026.

Les cibles en matière de migration ne sont certainement pas une nouvelle stratégie dans le Nord de l’Ontario. En 2019, l’Institut des politiques du Nord a projeté des cibles annuelles d’immigration pour toutes les municipalités du Nord en fonction de la taille de leur population. Certains des avantages de l’établissement de cibles de migration sont que les décideurs communautaires peuvent mesurer le succès et les progrès de leur attraction et déterminer si des ressources supplémentaires sont nécessaires.

Pour les employeurs, l’établissement de cibles propres à la collectivité afin de maintenir les proportions actuelles du principal groupe d’âge actif parlant le français signifie que les employeurs disposeront d’un bassin adéquat d’employés potentiels à embaucher. Autrement dit, les enfants peuvent continuer à recevoir une éducation en français, les francophones unilingues peuvent recevoir des soins médicaux dans leur langue maternelle et la communauté culturelle et linguistique peut survivre.

Alors, quelles sont les cibles francophones que les communautés devraient viser? Pour certaines collectivités comme Timmins, North Bay et le Grand Sudbury, il s’agit de plusieurs milliers de migrants d’entrée parlant le français et migrants d’entrée francophones sur une période de dix ans. Sault Ste. Marie et Thunder Bay ont juste un peu moins de 1 000 personnes pour chaque groupe.

Bien sûr, les grandes communautés ne sont pas les seules à chercher à combler les lacunes du marché du travail et à appuyer le maintien des services en français. Les districts comme Timiskaming devraient viser entre 1 500 et 2 000 migrants d’entrée parlant le français et entre 1 300 et 1 600 migrants d’entrée francophones. Il est à noter que les francophones sont comptés comme faisant partie de la population de langue française, ce qui signifie qu’ils comptent pour l’ensemble des cibles de migration de langue française.

Avec autant de nouvelles initiatives mises en place pour cibler les francophones et les migrants parlant le français, il est temps d’établir des cibles pour le maintien du statu quo actuel. Bien sûr, les communautés ambitieuses peuvent augmenter leurs cibles si elles souhaitent voir une augmentation de la part de la main-d’œuvre parlant le français.

Que peuvent faire les collectivités?

De concert avec les initiatives provinciales et fédérales, il existe des mesures que les décideurs et les particuliers à l'échelle communautaire peuvent prendre pour accroître l’attraction et la rétention des migrants parlant le français.

  1. Créer une stratégie d’attraction et de rétention pour la population de langue française, en mettant l’accent sur la création d’une collectivité accueillante pour le groupe démographique.
  2. Déterminer les programmes et les services offerts aux francophones (y compris les employeurs qui souhaitent embaucher des francophones) et veiller à ce qu’ils soient facilement identifiables et accessibles.
  3. Concentrer les efforts d’attraction au-delà des immigrants internationaux pour inclure également les migrants nationaux et secondaires.
  4. Poursuivre la sensibilisation des employeurs et de la collectivité pour faire connaître les avantages et les besoins des migrants parlant le français.
  5. Pour les collectivités qui participent au Programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord (PPICRN), les comités de sélection communautaires sont encouragés à évaluer le poids accordé aux compétences linguistiques, particulièrement en ce qui a trait à la connaissance des langues officielles.

Les migrants parlant le français et les migrants francophones sont essentiels à la longévité de la langue et de la culture associées à ces groupes démographiques. Avec des cibles communautaires en main, les décideurs disposent de l’information nécessaire pour préserver la vitalité des communautés francophones.

Mercedes Labelle is a Lead Analyst at NPI

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1 Commentaires des lecteurs

  • Proposition de stratégie

    Posté par Jean SIMWERAY le 2/14/2024 8:43:39 AM

    Salut! Je suis congolais de nationalité mais je Vie actuellement au Burundi Bujumbura. Vu que la politique du nord de l''Ontario veut accroître la communauté francophone, je propose de renforcer les stratégies d''immigration francophone, surtout faire appel au demandeur d''asile et réfugiés qui sont à l''extérieur du Canada, si chaque année la politique fait appel à 50 famille ça pourra permettre que dans 10 ans le nord de l''Ontario puisse avoir une grande communauté francophone, parce que si une fois cette population arrive il faudrait leurs présenter un protocole d''accord d''etre résident permanent pendant au minimum 10ans dans la région du Nord.

    Merci de me lire et pour le feedback .

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