Être écolo et acheter localement, même en ligne

Juillet 7, 2020 - Pour beaucoup de gens, il n’a pas été facile de s’adapter à la vie chez soi et à l’éloignement physique. Certains profitent de leur temps à la maison pour se lancer dans un nouveau passe-temps ou pour pratiquer une nouvelle compétence.

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Un mécanisme d’adaptation d’une popularité surprenante est la « thérapie par le magasinage », qui consiste à faire des achats pour soi afin d’améliorer son état d’esprit. Comme de nombreux magasins ont dû fermer leurs portes pour des raisons de sécurité, certaines personnes se sont tournées vers le commerce en ligne pour acheter des articles de première nécessité. D’autres, cependant, font des achats en ligne par ennui et achètent plus de « choses » dont ils n’ont pas nécessairement besoin. S’il est important de stimuler l’économie en cette période difficile, il est aussi important de prendre en compte les répercussions environnementales des achats en ligne suscités par la crise COVID-19.

Dans un récent communiqué de presse, Postes Canada a déclaré que les gens devront s’attendre à des retards dans la livraison de leurs colis, car le volume de ceux-ci est comparable à celui des jours les plus chargés du temps des fêtes. Postes Canada a déclaré que le 19 mai, elle avait atteint un niveau record en livrant 2,1 millions de colis aux Canadiennes et Canadiens. Cela représente trois fois le montant habituel pour cette période de l’année. Une telle augmentation n’est pas sans conséquence pour l’environnement.

Beaucoup de gens ne quittent pas leur domicile et ne conduisent pas leur propre voiture, ce qui est bon pour l’environnement. Cependant, les possibilités d’achat en ligne leur permettent d’acheter des articles provenant du monde entier, et ils s’attendent à ce que leurs commandes arrivent à leur porte en temps voulu. Depuis 2018, le secteur des transports est la deuxième plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre au Canada. Si une partie de ces émissions provient des véhicules personnels sur la route, le transport de marchandises en constitue une source énorme, ayant plus que triplé au cours des 30 dernières années. Cette augmentation des émissions, combinée à des journées consécutives parmi les plus chargées que Postes Canada ait jamais connues, a sans aucun doute un impact négatif sur l’environnement.

Les émissions de gaz à effet de serre provenant du transport de marchandises partout dans le monde sont préoccupantes en soi, mais avec ces commandes en ligne, on voit encore plus de problèmes environnementaux. Avec l’augmentation du nombre d’envois, on utilise de plus en plus d’emballages pour assurer la protection des marchandises, ce qui crée beaucoup plus de déchets. De plus, l’achat de produits pour satisfaire leurs désirs temporaires ou pour apaiser leur anxiété à court terme amène sans doute les gens à acheter des articles qui se retrouveront plus vite dans les sites d’enfouissement. Même en profitant des politiques de retour gratuites et faciles, on double l’empreinte carbone des achats en ligne. Ce sont là des éléments importants à prendre en compte avant de passer une commande en ligne.

La pandémie a rendu l’accès à de nombreuses ressources très difficile. On peut le constater dans les communautés du Nord de l’Ontario, où dans plusieurs cas, les seuls magasins auxquels les gens ont accès ont dû fermer. Ainsi, pour certains, faire des achats en ligne semble être la seule option viable. Cette nouvelle tendance a fortement affecté les petites entreprises nord-ontariennes, qui peinent à trouver des moyens de survivre alors qu’elles ne peuvent pas offrir leurs services habituels.

Parmi les magasins qui ont été obligés de fermer leurs portes temporairement, plusieurs se sont adaptés en proposant des services de ramassage sur place ou de livraison à domicile. Les petites entreprises du Nord ont également renforcé leur présence dans les médias sociaux pour essayer d’encourager leurs communautés à les soutenir pendant cette période difficile. Beaucoup d’entre elles comptent uniquement sur leurs ventes locales pour garder leurs portes ouvertes. Les achats locaux jouent déjà un rôle important dans la prise de décisions soucieuses de l’environnement, car ils permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Mais il est devenu plus important que jamais de faire ses achats au niveau local. Penser à l’environnement avant de faire un achat impulsif en ligne n’est pas un exercice laborieux. On peut contribuer à réduire la charge sur l’environnement en se posant quelques questions avant de se livrer à des achats thérapeutiques et de passer une commande en ligne :

  1. Est-ce que j’en ai besoin ou est-ce j’en ai tout simplement envie?
  2. Est-ce que je peux faire quelque chose avec les choses que j’ai déjà?
  3. Si j’ai besoin de ce produit, y a-t-il un endroit local où je peux me le procurer?
  4. Ce produit provient-il d’une entreprise canadienne?
  5. Puis-je me passer d’une expédition accélérée pour éviter d’ajouter des emballages?

Il n’y a aucun doute que les temps sont difficiles pour beaucoup de gens. C’est aussi une occasion pour les communautés de se réunir pour s’entraider et pour soutenir l’économie locale et l’environnement. Il est parfois plus facile de tout simplement passer une commande en ligne sans se soucier de la provenance du produit. Mais nous avons maintenant la possibilité d’établir des liens et de prendre des décisions qui profiteront non seulement à nous-mêmes, mais aussi à d’autres personnes. Depuis le début de l’arrêt en raison de la pandémie, les émissions de carbone ont diminué de 17 % par rapport à la même période l’année dernière. Cela montre à quel point nous avons le pouvoir, en tant que personnes physiquement éloignées, de faire des choix qui réduiront davantage notre empreinte carbone et qui soutiendront notre environnement et nos communautés. L’une des façons les plus simples d’y contribuer est de restreindre notre envie de cliquer sur le bouton de commande. Au lieu de cela, il faut d’abord réfléchir puis choisir de faire ses achats localement pour obtenir tout ce dont nous avons réellement besoin.

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Abby est une analyste de recherche 

 

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