Jeunes stagiaires — un atout pour le Nord

7 avril, 2020 Ce blog été publié pour la première fois dans Northern Ontario Business 

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Les jeunes ne vont pas bien, les amis. Mais nous avons les outils en main pour les aider, dès aujourd’hui.

Les régions du Nord de l’Ontario sont dans une position idéale pour réagir à l’une des plus grandes répercussions de la crise COVID-19 : l’impact disproportionné de ce bouleversement sur les jeunes. FedNor et la Société de gestion du Fonds du patrimoine du Nord de l’Ontario (SGFPNO) ont chacun financé des programmes de stages opérationnels et efficaces. Ces programmes pourraient facilement être élargis ou ajustés pour augmenter leur impact pendant cette crise.

En 2018, la SGFPNO a signalé la création de 627 emplois de stagiaires. Chaque stage coûte, en chiffres ronds, environ 30 000 dollars. Un calcul rapide permet d’estimer le coût de ces stages à environ 18 millions de dollars cette année-là. Par conséquent, si l’on doublait le programme dans le cadre d’un plan de relance pour les régions du Nord de l’Ontario, cela coûterait environ 20 millions de dollars. Cette mesure aurait un impact positif sur 600 jeunes de plus et sur les 600 entreprises supplémentaires qui les embaucheraient. Maintenir le programme à deux fois sa taille pendant deux ans coûterait 40 millions de dollars et permettrait d’aider 1 200 jeunes et 1 200 entreprises.

Selon les chiffres présentés sur la page « Nos réussites » du site web de FedNor, le programme de celui-ci est plus petit, avec une moyenne d’environ 80 étudiants par année depuis 1997. Là encore, sur la base d’environ 30 000 dollars par stage, cela représente un coût total de 2,4 millions de dollars par an. Doubler la taille de ce programme serait, excusez-moi de le dire, de la petite bière dans le contexte des milliards que nous dépensons en réponse à la crise COVID-19.

En toute transparence, l’Institut des politiques du Nord utilise activement ces deux programmes. En fait, quatre des membres actuels de notre équipe sont d’anciens stagiaires, dont notre directrice de la recherche et notre coordinatrice des communications. Les stages à l’IPN sont un tremplin vers des carrières en milieu rural et dans le Nord pour les analystes et les spécialistes de la communication de toute la région du Nord.

Cela étant dit, nous pourrions renforcer l’impact de ces programmes sans avoir à dépenser plus d’argent. Les règles de FedNor en matière de stages sont un peu plus restrictives que celles de la SGFPNO. Cette dernière exige que l’employeur démontre les avantages d’un stage pour son entreprise, alors que FedNor exige un impact économique démontrable pour la région. En appliquant les mêmes règles aux deux programmes, il serait plus facile d’être admissible aux stages de FedNor et un plus grand nombre d’employeurs seraient encouragés à y présenter une demande.

Par ailleurs, la durée des stages est limitée à un an dans les deux programmes, à une petite exception près. Autoriser des stages de deux ans inciterait davantage les entreprises à avoir recours au programme dès maintenant, lorsque les jeunes, et surtout les personnes nouvellement diplômées, ont besoin de travail. Cependant, cela réduirait le nombre total de stages et d’entreprises bénéficiant de ce soutien.

En revanche, il serait possible d’éviter ce compromis. Une partie des deux programmes pourrait être réservée pour des stages de deux ans à un taux de subvention annuel moins élevé, ce qui permettrait aux employeurs de demander 20 000 $ la première année et 10 000 $ la deuxième année. Cela encouragerait ceux-ci à assumer eux-mêmes une plus grande part du risque tout en offrant une plus grande valeur à long terme à l’entreprise et à leur nouvel employé. Dans ce scénario, le nombre de stages se maintiendrait aux niveaux actuels et il n’y aurait pas de coûts supplémentaires.

La crise COVID-19 a été un véritable coup de massue pour l’emploi des jeunes au Canada. Selon une étude publiée par le Canadian Labour Economics Forum, les heures travaillées par les jeunes de 20 à 29 ans ont diminué d’un tiers entre février et avril 2020, et le taux d’emploi dans ce groupe d’âge a diminué d’un quart. Le changement est si frappant que dans un graphique des données sur le travail de 1980 à 2020, les points de mars et avril 2020 sont tellement éloignés de la ligne de tendance que les auteurs ont ajouté des étiquettes spéciales pour les indiquer.

Les jeunes ne vont pas bien, les amis. Mais nous avons les outils en main pour les aider, dès aujourd’hui.

Nous pouvons déjà voir les habituels appels à la relance sous forme de projets d’infrastructure prêts à démarrer. La création de mégaprojets est très souhaitable du point de vue du gouvernement parce qu’ils permettent de montrer quelque chose de concret quand on demande ce que l’on a obtenu pour cet argent. Cette approche suppose que des emplois seront créés dans d’autres secteurs de l’économie, car la main-d’œuvre de la construction achète de l’essence, de la nourriture, des voitures, des maisons et se fait couper les cheveux.

La relance de plusieurs secteurs grâce à des mesures d’incitation à l’embauche ne mènera peut-être pas à la création d’une route de ceinture dans votre ville, mais elle permettra de remettre les gens au travail immédiatement. Elle aura un impact direct sur plus d’un secteur, et elle aura encore des retombées dans d’autres domaines lorsque les stagiaires y dépenseront leur chèque de paie.

 

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Charles Cirtwill est président fondateur et chef de la direction de l'Institut des politiques du Nord.


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