Hé, les employeurs, c'est le temps de passer à l'action (encore)

25 juin 2019 - Le présent article a été publié en anglais dans Northern Ontario Business

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Il y a un manque de main-d’œuvre d’un type ou d’un autre dans toutes les régions du nord de l’Ontario. C’est ce que nous disent les employeurs de chaque région depuis des années. Les commissions locales de planification de main-d’œuvre et nos propres chercheurs de l’Institut des politiques du Nord ont recueilli beaucoup de données démontrant où se trouvent ces lacunes et pourquoi les solutions locales, quoiqu’importantes, ne suffiront pas à les combler.

Les gouvernements ont écouté. Au cours des derniers mois, les gouvernements fédéral et provincial ont créé ou développé des programmes permettant aux employeurs et aux communautés de cibler et de recruter de nouveaux arrivants qui viendront combler des écarts critiques dans la main-d’œuvre des communautés du Nord et en zones rurales. D’ici cet automne, tous ces nouveaux programmes devraient avoir été mis en œuvre. Il reviendra alors aux employeurs (et à leur communauté) de passer à l’action.

Nous pouvons y arriver. Les employeurs font preuve de toujours plus de souplesse et d’adaptation au chapitre de la culture du milieu travail et des accommodements. Les programmes visant à tisser des liens avec les premières nations locales montrent que les intérêts et les aptitudes peuvent être liés à des occasions de croissance. Même les efforts visant à appuyer les personnes « difficiles à embaucher » faisant face à des « obstacles importants » donnent des résultats. Si, au cours des deux ou trois prochaines années, nous ne réussissons pas à recruter et retenir les personnes qualifiées dont nous avons besoin, ce sera à nous de porter le blâme si ces programmes-pilotes sont éliminés et les gouvernements refusent à l’avenir d’en créer de nouveaux.

Les employeurs, quel que soit leur domaine ou leur taille, doivent mettre la main à la pâte. Nous ne pouvons laisser nos grands employeurs seuls responsables de recruter et d’embaucher les nouveaux arrivants. En fait, nous devons militer agressivement pour que les grands employeurs ne monopolisent pas ces nouvelles voies d’entrée. Lorsqu’ils peuvent démontrer, comme tout le reste du monde, que les programmes existants ne répondent pas à leurs besoins, nous pouvons bien sûr les inviter à participer. Mais les petites et moyennes entreprises et organisations doivent aussi passer à l’action.

Il peut en effet être plus risqué d’embaucher un nouvel arrivant qu’une personne née et élevée dans votre municipalité. Il reste que chaque nouvel employé est associé à un certain degré de risque. Il peut tout aussi bien représenter une nouvelle occasion de croissance. Les grands employeurs sont mieux équipés pour gérer le risque que les petits employeurs, mais le rendement potentiel est plus élevé pour le petit employeur que pour le grand.

Les annonces récentes en matière de politique gouvernementale aideront à réduire ce risque et faciliteront l’atteinte des résultats voulus. FedNor travaille à des investissements qui appuieront la création et le développement des communautés accueillantes du Nord. La province a mis sur pied des programmes comme le Maintien des immigrants dans les communautés rurales de l’Ontario. Les collectivités, grandes comme petites, investissent dans des trousses d’accueil, des programmes de connexion et des célébrations des nouveaux arrivants. Des ressources sont désormais disponibles pour appuyer la réussite à long terme des nouveaux arrivants.  

Nos cinq grandes communautés ont toutes été choisies pour se joindre au plus récent programme-pilote, un effort fédéral axé sur l’immigration dans le nord et dans les zones rurales. Le programme est décrit officieusement comme inspiré par le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique, qui met l’accent sur la rétention dans un emploi et la mise en place d’un « câlin collectif ». Les communautés et les employeurs devront se mettre au travail et choisir les candidats qui ont la meilleure chance de réussir dans une communauté. Il ne s’agit pas de mettre des corps chauds dans le moulin local, mais plutôt de développer et de renforcer votre communauté. Cela signifie appuyer les nouveaux arrivants et leurs familles au travail et ailleurs.

La province crée aussi un programme-pilote visant à appuyer l’immigration dans les communautés du Nord et rurales. Annoncé dans le budget provincial de cette année, le programme vise à compléter son équivalent fédéral. Il ciblera notamment des communautés qui n’ont pas été choisies dans le cadre du programme-pilote fédéral (je soupçonne que Kenora figure dans cette liste pour le nord de l’Ontario). Le programme-pilote est aussi axé sur la rétention et non simplement sur le recrutement. Il s’agit ici de trouver des résidents permanents, plutôt que des travailleurs temporaires.

En minimisant les risques, en améliorant les appuis pour une inclusion réussie et en ciblant les efforts communautaires sur l’accueil, non seulement pour le nouvel arrivant, mais pour toute sa famille, on espère que l’embauche d’un nouvel arrivant ne sera pas plus risquée que l’embauche d’une personne locale. Ou plutôt, en fait, on encouragera le nouvel arrivant (et sa famille) à devenir une « personne locale » le plus rapidement possible. Il reste que le milieu de travail doit être accueillant et cela, qu’on le veuille ou non, place le plus lourd fardeau sur les employeurs. C’est le temps de passer à l’action (encore).

 

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Charles Cirtwill est président fondateur et chef de la direction de l'IPN.


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