Dix jours sur la route (dans le Nord ontarien)

29 mai, 2019 - Cet éditorial est apparu pour la première fois dans le Northern Ontario Business.

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Toute personne qui pense à formuler des politiques ayant des effets sur les régions du Nord ontarien serait bien avisée de prendre une automobile et de circuler pendant quelques jours dans la région ou même quelques semaines, à peu près à chaque année. À bien y penser, la prochaine fois que je recevrai un appel demandant ceci : « Si vous étiez premier ministre que feriez-vous pour le Nord ontarien ? », voici ma réponse : faites transporter par autocar les sous-ministres, et faires-les circuler dans le Nord à chaque deux ans, afin qu’ils participent à des rencontres. N’optez pas pour le transport par avion; qu’ils se déplacent par un moyen de transport terrestre et fassent des arrêts régulièrement. De plus, veillez à ce que l’autocar n’ait pas WiFi – forcez ces voyageurs à dépendre de la couverture cellulaire dont nous nous servons quotidiennement.

Je viens de passer dix jours dans la boucle de l’autoroute 17-11. J’ai beaucoup appris pendant ce voyage, comme à chaque fois que je me déplace dans le Nord. J’ai appris de nombreuses choses que les responsables des politiques d’Ottawa et de Queens Park devraient savoir. Je peux les informer (vous aussi), mais apprendre sur le terrain aurait, je crois, davantage de répercussions. Toutefois, pour démarrer le processus, voici quelques observations découlant de mes plus récents efforts pour connaître, rien qu’un peu, les diverses régions du Nord ontarien.

En premier lieu, le Nord ontarien n’EST PAS monolithique. Il s’agit en fait d’un groupe de régions. Chacune a ses opportunités et problèmes économiques, géographiques et sociaux. Formuler des politiques ou réaliser des programmes comme si le Nord était monolithique est une approche vouée à l’échec. Cela ne signifie pas que nous ne sommes pas tous face à certains problèmes similaires. Cela signifie seulement qu’au moment d’aborder des problèmes similaires, il faudra des réactions différentes dans nos diverses régions du Nord. Cela signifie aussi que chaque région a peu d’opportunités et de problèmes et exclusifs.

En deuxième lieu, la grande priorité politique dans chaque région est de s’attaquer aux problèmes sociaux et économiques systémiques de la population autochtone. Où il y a réussite sur les plans personnel, économique et social, les collectivités du Nord croissent. Où il y a encore des luttes, la collectivité élargie lutte également. Ce n’est pas une critique ou même un appel à l’action; du progrès se fait plus rapidement que par le passé. C’est un appel à continuer avec ces investissements et objectifs. À amplifier, partout où nous le pouvons, les efforts qui ont des effets positifs, surtout dans les domaines des opportunités économiques et des prises de décisions communes.

En troisième lieu, certaines des régions du Nord ontarien croissent, et une bonne partie de cette croissance est attribuable aux nouveaux arrivants qui proviennent d’autres parties du Canada ou de l’étranger. Manitouwadge a affiché une augmentation récente de ventes de logements; la perception locale est que les acheteurs sont en général des couples plus âgés et qui recherchent un style de vie plus abordable, loin du rythme effréné de la région du Grand Toronto. Haileybury a accueilli un gros groupe d’étudiants indiens au Northern College, et ceux-ci ont fait avec enthousiasme l’essai de la cuisine locale. J’ai rencontré un monsieur du Cameroon au Robin’s de Longlac, et la Commission de planification de la main-d'œuvre, à Hearst, est à concevoir une trousse d’accueil régionale, afin d’aider à attirer de nouveaux arrivants et à installer ceux-ci dans le Nord-Est.

Enfin, les régions du Nord ontarien sont TRÈS GRANDES. Les infrastructures du transport et des communications sont inadéquates pour des superficies de cette taille. Quiconque crée une plateforme pour la prochaine élection fédérale devrait envisager au moins trois engagements politiques clés pour les régions du Nord ontarien : une couverture cellulaire de 100 % sur les « autoroutes publiques », vers la fin du prochain Parlement (donc dans quatre ans), expansion 2+1 de la voie de l’autoroute 11, depuis North Bay jusqu’à au moins Beardmore, au cours des huit prochaines années. Un « accroissement aux fins du voyagement », pour chaque programme réalisé dans le Nord. Il faut de l’argent pour couvrir ces distances et, bien que les services en ligne doivent être plus accessibles, la présence sur le terrain permet de nouer des relations, et celles-ci sont importantes pour la réussite des programmes dans de nombreux domaines (santé, éducation, planification de la main-d’œuvre, qui n'en sont que trois).

Mais, au fait, ça ne ferait pas de tort que ces « jeunes en culottes courtes », qui rédigent aujourd’hui les plateformes de demain, vivaient aussi des expériences dans le Nord. Alors, si vous embauchez un stagiaire ou deux cet été, choisissez-en un peu de l’extérieur du Nord. Retournez-les ensuite chez eux avec une compréhension supérieure de votre région particulière du Nord.


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Charles Cirtwill est président fondateur et chef de la direction de l'IPN.


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