Cinq grandes idées pour le Nord ontarien

Le 10 octobre, 2017 - À deux reprises le mois dernier, nous avons été mis au défi de VOIR PLUS GRAND au regard de notre vision pour l’avenir de notre région et de notre pays. D’abord a paru dans ce magazine l’article de David Robinson, Ph. D.; l’auteur y dénonçait la nature gradualiste de l’étude récente portant sur le transport multimodal provincial. Ensuite, il y a eu Conrad Black, dans les pages du National Post; il y évoquait les jours du véritable débat politique dans ce pays et présentait de grandes idées de changements qui transforment.

Alors, voici cinq grandes idées pour le Nord ontarien.

En premier lieu : la connexion à l’autoroute 11, par Aroland, jusqu’à Armstrong, puis par le nord du lac Nipigon, jusqu’au lac Savant.

Si nous sommes sérieux au sujet d’une route réservée aux camions, des véhicules électroniques et de la création d’un vrai réseau de transport, ce projet fera l’affaire. Si le pont à Nipigon allait encore être bloqué un jour, le pays ne serait pas coupé en deux. Une telle route « ouvre » également le Moyen-Nord et conviendrait bien à l’infrastructure proposée pour les collectivités de Matawa et le Cercle de feu.

En deuxième lieu : l’idée de train à haute vitesse, de Toronto à Edmonton, s’arrêtant, pour commencer, à Timmins, à Aroland, à Red Lake et à Winnipeg.

Les trains réapparaissent dans une bonne partie du monde, en raison d’une maîtrise supérieure des émissions, de l’efficacité du carburant et, franchement, du confort. Les trains à haute vitesse couvrent de longues distances, tout en offrant des services dans des centres majeurs. Nous avons de grands centres populeux, séparés par de grandes distances, et la capacité d’insérer un arrêt ou deux le long du trajet ajoute des options pour beaucoup d’entre nous.

En troisième lieu : l’engagement d’une couverture cellulaire de 100 % ainsi que d’une pénétration complète de la bande à haute vitesse, au cours d’une période de cinq ans.

Il ne s’agit pas d’une cible à atteindre éventuellement, non plus que d’« autoroutes de la Reine », mais de toute la région du Nord. Nous voulons être une destination touristique, d’accord. Les touristes modernes se servent de leurs appareils électroniques. Il y en a encore qui veulent s’isoler du monde, mais si vous voulez retourner aux jours des voitures remplies de familles américaines dépensant de l’argent dans les commerces familiaux locaux, il est fort souhaitable que les enfants du siège arrière puissent utiliser Snapchat. En ce qui concerne Internet, l’information est le nouveau pétrole – pas d’oléoduc pas de pétrole, pas de pétrole pas d’industrie. C’est simple.

En quatrième lieu : toutes les données administratives qu’obtiennent le gouvernement et les organismes quasi-gouvernementaux devraient être accessibles à l’aide d’un seul carrefour de recherche sur les politiques publiques.

Je ne parle pas d’un portail de données ouvertes, où les fonctionnaires décident de ce qui sera divulgué et épurent ensuite les données avant la sortie. Je parle du transfert complet des données, vers les mains d’experts en données et en statistiques, investis du mandat de divulguer autant d’information que possible, tout en veillant ce que des protocoles soient en place pour protéger la confidentialité des renseignements individuels. Si nous voulons des décisions fondées sur des données probantes, il nous faut permettre aux personnes de mieux accéder aux preuves.

En cinquième lieu : le Nord ontarien devrait être un banc d’essai pour la réforme fiscale.

Les fiscalistes ont longuement fait valoir que, en théorie, des taux d’impôt bas et des taxes à la consommation élevées favorisent davantage la croissance économique et la prospérité individuelle. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a recueilli des données réelles et est parvenue à la même conclusion. L’Ontario et le gouvernement fédéral pourraient tester ici d’abord des réformes réelles. Y juger leur efficacité et répercussions involontaires, avant de passer à une mise en œuvre élargie. Nous faisons cela pour le revenu de base; donnons donc plus d’ampleur au concept.

Ce qu’il y a de mieux avec ces grandes idées, c’est qu’aucune n’est nouvelle ou sans fondement. Le réseau transcanadien de chemin de fer et de routes, l’Interstate aux É.-U., l’Autobahn en Allemagne ont tous démontré l’efficacité de ces sortes de projets pour stimuler la croissance et maintenir la prospérité. Maquiladora au Mexique et des zones économiques spéciales ailleurs ont fait des merveilles pour encourager les investissements et promouvoir la croissance. La Nouvelle-Écosse a investi à la fois dans Internet à haute vitesse partout (100 %) et dans une unité de recherche sur la santé de la population, en vue de la fusion et du partage des données administratives dans le domaine de la santé. Le Manitoba a combiné ses ensembles de données sur la santé, l’éducation et les services sociaux, et ce, pour les critiques élogieuses.

Tout cela peut se faire. Certaines idées sont moins coûteuses que d’autres. Cela comprend la réaffectation de dépenses existantes ou l’adaptation de règles administratives. Le plus gros obstacle n’est toutefois pas le coût, c’est l’attitude. Avons-nous la volonté de réaliser de grandes choses? Nous verrons bien.

 

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Charles Cirtwill est président et chef de la direction de l’Institut des politiques du Nord, un groupe indépendant de réflexion sociale et économique sont le siège social est dans le Nord de l’Ontario. Première publication dans Northern Ontario Business, en septembre 2017.

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