Initiatives d'infrastructures vertes pour la durabilité des villes dans le Nord de l'Ontario

le 11 février 2019 - Les collectivités du Nord de l’Ontario sont à la recherche de solutions novatrices pour combler les lacunes en matière d'infrastructure. En même temps, le changement climatique motive les urbanistes à repenser l’aménagement des villes. Comment s'assurer de la cohérence entre les plans d'action climatiques et les initiatives d'infrastructures vertes?

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Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) offre quatre principes directeurs qui pourraient être adoptés par les collectivités du Nord ontarien pour répondre aux besoins en matière d'infrastructure et d'initiatives vertes.

Axé sur les données

Les professionnels des SIG analysent les informations géospatiales en combinant les données et la géographie, par exemple en superposant les données de recensement aux informations environnementales. Cela leur permet d'assumer un rôle important dans la résilience au changement climatique, notamment en élaborant des outils d' pour leur ville et d'analyser les ajustements structurels que la Ville devra faire par rapport aux prévisions du changement climatique. Par exemple, si l'on prévoit une augmentation des fortes précipitations provoquée par les changements climatiques, les écoulements de surface augmenteront aussi.

Telles sont les discussions qui se déroulent actuellement dans les villes du Canada. Prenons, par exemple, dans son récent rapport, , la Greater Sudbury Watershed Alliance exprime ses craintes que les aménagements proposés par la Ville du Grand Sudbury ne favorisent l'écoulement du sel routier dans le bassin hydrographique du lac Ramsey. Les solutions proposées comprennent l'utilisation d'outils comme les SIG pour suivre et mesurer la quantité de sel provenant du terrain, un projet qui pourrait être financé à même le budget hydrologique de la municipalité.

D’après le document Greenspace & Ecohealth Toolkit d'Ecohealth Ontario, les outils fondés sur les politiques, comme les normes de rendement utilisées par la Ville de Thunder Bay (voir Urban Design and Landscape Guidelines - 2012), seraient une « caractéristique unique ». Les normes de rendement sont établies en consultation avec la municipalité, le comité environnemental, les intervenants et le public, et elles sont appliquées pendant le processus de conception, d'examen et d'approbation des nouveaux aménagements. De plus, l'un de leurs objectifs consiste à appliquer les principes du document Smart Growth, qui fournit des lignes directrices pour une conception et un développement durables.

Les initiatives axées sur les données peuvent également comprendre des outils de cartographie à accès libre pour le public, comme le portail Open Data de la Ville d'Edmonton. Celui-ci comprend une base de données spatiales qui présente le contenu d'un certain nombre de catégories allant du développement durable, des installations et des structures à un inventaire des terres et de la végétation urbaines primaires.

En cette ère technologique des plateformes web géospatiales, des médias sociaux et de l'information géographique volontaire (IVG), les professionnels des SIG, les développeurs de logiciels et les urbanistes peuvent maintenant travailler de concert avec la collectivité et la consulter sur des questions qui la touchent, selon une approche dite du géocitoyen des SIG participatifs (Public Participative Geographical Information Systems ou PPGIS), qu'il s'agisse de la cartographie communautaire ou de visualiser les connaissances locales.

En fonction de l'espace

La création d'espaces (placemaking) dans le développement d'infrastructures vertes est définie comme la conception de villes pour les gens, en mettant l'accent sur les composantes sociales et culturelles des quartiers et des espaces publics. La consultation publique et les conseils consultatifs sont des processus importants qui appuient le développement d'infrastructures vertes en fonction de l'espace.

Selon « Its Our Space : A guide for community groups working to improve public space », un espace bien conçu possède plusieurs qualités, notamment : la durabilité, le cachet et le caractère particulier, la définition et la délimitation, la connectivité et l'accessibilité, la lisibilité, l'adaptabilité et la résistance, l'inclusivité, et la biodiversité. Certaines de ces qualités sont plus difficiles dans les villes qui sont dispersées géographiquement, ce qui se traduit par des défis et des solutions plus uniques et spécifiques aux villes.

À Sudbury, le « collier vert » est en cours dans le cadre du projet Corridor vert de la rue Elgin. Dans le cadre d'un plan de renouvellement décennal pour le centre-ville, le projet propose un corridor pédestre et cyclable d'un kilomètre relié aux rives du lac Ramsey, tel que le décrit le plan directeur du centre-ville de Sudbury. De plus, pour s'assurer de créer des espaces intentionnels, le Conseil consultatif a le mandat de répondre aux besoins et aux lacunes identifiés et d'élaborer une étude approfondie, comme indiqué dans le rapport final du Greenspace Advisory Council (2010). Accessible en ligne par le public, ce rapport dresse l'inventaire des espaces verts, des consultations publiques et des stratégies d'acquisition.

Harmonisation avec les ajustements structurels des villes

L'infrastructure verte désigne le réseau de divers types d'espaces verts qui, ensemble, permettent d'offrir de nombreux avantages sur le plan des biens et services. Elle peut également inclure certains aspects de l'environnement aquatique, soit l’« infrastructure bleue », comme les systèmes durables de drainage urbain. Ceux-ci peuvent être proposés par les villes, mais les propriétaires de maison peuvent aussi intervenir.

Diverses interventions vertes novatrices ont été proposées et adaptées au cours des dernières années, comme les trottoirs perméables qui permettent un meilleur drainage des eaux pluviales et qui améliorent la capacité d'éliminer les polluants. Les propriétaires peuvent désormais opter, entre autres choses, pour une « allée verte » ou pour l'installation de panneaux solaires. Un autre sujet qui suscite beaucoup d'intérêt est celui des aménagements sur terrain vierge, qui visent à construire des villes intelligentes dans les banlieues pour contrer le développement urbain, quoiqu’on se demande si cela est véritablement « vert ». Les implications politiques de ces questions litigieuses peuvent souvent se compliquer lorsque les planificateurs tentent d'équilibrer le renouvellement et la création des plans de développement tout en envisageant un avenir durable. De plus, les budgets et les programmes provinciaux et fédéraux doivent être en place pour soutenir les initiatives écologiques afin que les villes mettent à jour les politiques, réécrivent les codes et mettent en œuvre des projets qui s'harmonisent avec les initiatives d'infrastructure verte.

À l'heure actuelle, Vancouver se classe régulièrement parmi les villes les plus vertes du pays, ayant comme stratégie de devenir la ville la plus verte du monde d'ici 2020, avec ses objectifs d’avoir un taux zéro carbone, aucun déchet et des écosystèmes sains. Peut-être le Nord de l'Ontario pourrait-il s'inspirer de leur exemple.

Intégration à d'autres initiatives

Le plan stratégique de croissance et de développement de la Ville d'Edmonton, intitulé The Way We Grow, est aussi un bel exemple d'harmonisation des initiatives. Dans ce plan, la Ville définit neuf objectifs en matière d'aménagement du territoire qui sont coordonnés avec le plan directeur des transports.

Alors que les régions du Nord ontarien planifient leurs besoins futurs en matière d'infrastructures, en tenant compte des considérations liées au changement climatique, il faudrait se pencher sur les principes de LEED pour les intégrer aux documents municipaux de planification politique et d'orientation stratégique. Grâce à des investissements dans la planification écologique axée sur les données et la création d'espaces verts, nos collectivités peuvent devenir plus innovatrices, plus accessibles aux piétons, et plus habitables, pour les générations d'aujourd'hui et de demain.

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Caitlin McAuliffe a été une stagiaire d’été d’Expérience du Nord à l’IPN en 2018.


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