Dirigeables – Solution permanente pour les prix élevés de la nourriture dans le Nord?

25 avril, 2016 - Il est dit des zones des centres-villes où la plupart des grosses épiceries ont été fermées que ce sont des déserts alimentaires urbains. Un lien avec le transport a été établi entre l'insécurité alimentaire des déserts alimentaires urbains et la santé des citoyens. Les centres-villes ont des taux supérieurs de diabète parce que les habitants ne peuvent payer les coûts du transport pour se rendre à une grosse épicerie à l'extérieur du centre urbain. Par conséquent, ils vont faire leurs achats à pied à l'épicerie du coin, où la nourriture n'est pas l'objectif et la « malbouffe » domine.

Les coûts élevés du transport et les taux élevés du diabète sont même pires dans les collectivités éloignées du Nord du Manitoba et celui de l'Ontario. Là, les coûts du transport sont deux fois et demie plus élevés que ceux des déserts alimentaires des centres-villes du Canada. La seule façon de combattre cette situation désastreuse est de favoriser l'élaboration d'une politique du transport qui puisse en permanence abaisser les prix de l'alimentation et améliorer la sécurité alimentaire. Cet article reprend l'idée d'utiliser des aéronefs de transport afin de livrer des produits alimentaires nutritifs dans les collectivités éloignées du Canada.

En 2011, le gouvernement fédéral réaffectait la subvention du transport des aliments du Nord, depuis l'exploitation de Postes Canada vers l'administration des distributeurs d'alimentation. Il a également réduit la liste des produits classés comme nutritifs. La subvention de Nutrition Nord a été fixée à 60 millions de dollars annuellement. En dépit de la grogne à propos du niveau de la subvention, le programme Nutrition Nord pourrait avoir influencé la consommation, d'après la North West Company. Une hausse relative des ventes des produits alimentaires de Nutrition Nord a été observée depuis le changement de programme.

Des plaintes à propos des prix élevés de l'alimentation du Nord ont été formulées. La plateforme électorale de 2015 du Parti libéral fédéral contenait la promesse d'augmenter la subvention de Nutrition Nord, et ce, de 40 millions de dollars sur quatre ans. Pendant la période électorale, le gouvernement du Manitoba a annoncé un programme de transport de nourriture désigné par Affordable Food in Northern Manitoba (alimentation à prix abordable dans le Nord manitobain), mais nous avons peu de détails sur l'ampleur de cette subvention. Toutefois, le Parti libéral du Manitoba a promis 25 millions de dollars pour la première année de la subvention de l'alimentation dans le Nord, s'il était élu.

Dans la mesure où il est possible de comprendre les subventions pour le transport de nourriture, elles sont difficilement une solution durable face à l'insécurité alimentaire du Nord. Ces subventions compenseraient à peine l'inflation des prix de l'alimentation au regard du dollar canadien déprécié, sans parler du besoin de faire face à l'augmentation de la population. Des sparadraps sur des os fracturés font peu pour la guérison.

Le problème des coûts élevés du transport ne peuvent être résolus que par une percée technologique. Depuis les dirigeables au congrès de l'Arctique de 2005, cette industrie a continué de faire de grands progrès. Des programmes de dirigeables sont en cours aux É.-U., en Angleterre, en Russie, en Chine, au Brésil et au Canada. Le plus gros dirigeable civil depuis 80 ans est préparé pour un vol en Angleterre en 2016. Le processus de certification d'un aéronef américain est amorcé par la Federal Flight Administration (FAA). De nouveaux aéronefs sont en construction, y compris le dirigeable de recherche BASI, qui subit des essais par temps froid au Manitoba (divulgation complète – l'auteur est un partenaire du projet BASI).

De la recherche a été faite en 2013; elle comportait la comparaison du coût existant des systèmes de transport et de celui d'un projet de dirigeable de transport de 50 tonnes pour le service dans le Nord. Les coûts du transport ont été obtenus auprès de groupes de magasins dans le Nord-Est manitobain, le Nord-Ouest ontarien et à Kivalliq, au Nunavut. Parmi les observations étonnantes, les routes de glace ne permettent d'expédier que 25 % de l'épicerie. Les petits aéronefs transportent le reste : 75 %. À Kivalliq, une combinaison de transport maritime et aérien (dirigeables) pourrait abaisser de 30 % le coût total moyen du transport. En Ontario et au Manitoba puis supposant que les routes de glace demeurent utilisables, les dirigeables pourraient abaisser de 25 à 60 % les coûts du transport des aliments.

Au lieu de dépenser des millions de dollars sous forme de subventions des coûts du transport de l'alimentation vers le Nord, sans que l'on puisse en voir la fin, il est temps de déterminer si des dirigeables de transport seraient ou non une solution permanente au prix élevé des aliments, à la mauvaise santé et aux disparités économiques dans les collectivités éloignées. Les Premières Nations n'ont pas à vivre éternellement dans des conditions de surpeuplement, avec de l'eau qu'il faut faire bouillir, des prix élevés de la nourriture et un diabète endémique. Les contribuables du pays n'ont pas à absorber une facture annuelle pour des subventions alimentaires lorsqu'existe une solution reposant sur le transport.

Barry Prentice est professeur de gestion de la chaîne d'approvisionnement à l'Université du Manitoba et associé du transport à l'Institut des politiques du Nord. Première publication dans The Chronicle Journal, en avril 2016.

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