De vrais trésors cachés dans le Nord de l'Ontario

12 Septembre, 2016 - « Eight, double zero, five, six, five, seven, four, two, one. That’s eight, double zero, five, six, five, seven, four, two, one » (« Huit, zéro zéro, cinq, six, cinq, sept, quatre, deux, un »). Avec le rythme accrocheur et caractéristique d’une chanson de Stompin' Tom Connors, cette rengaine me trotte dans la tête depuis les années 70. C’était — hier comme aujourd’hui — le numéro de téléphone du bureau de renseignements touristiques de l’île du Prince-Édouard. (Allez-y, essayez-le, avouez que ça vous tente.)

Cette campagne, qui date de presque cinquante ans, représente toujours pour moi la quintessence du marketing touristique : clair, concis et constant. Bon, je me rends compte que ce ne sont pas toutes les provinces ou régions qui ont la chance d’avoir un artiste aussi original que Stompin' Tom, donc parlons aujourd’hui de quelque chose d’un peu plus banal : la signalisation routière.

Tout le monde peut avoir des panneaux routiers. De bons panneaux routiers. Des panneaux routiers utiles. Des panneaux routiers informatifs et faciles à comprendre. Des panneaux routiers prévisibles, uniformes, utiles, et espacés de façon régulière. Ce qui n’est pas le cas dans le Nord de l’Ontario.

Croyez-moi, j’aimerais bien pouvoir dorer la pilule. J’aimerais bien pouvoir présenter des exemples démontrant que nous savons indiquer aux gens où ils sont, ce qu’il y a d’intéressant à faire dans le coin, et où ils pourraient trouver de l’essence, de quoi manger, où héberger ou tout autre confort matériel. Mais sauf pour quelques exemples remarquables à cause de leur singularité, nous n’en avons pas.

Au cours des trois dernières années et demie, j’ai fait toutes les routes principales et presque toutes les routes secondaires du Nord de l’Ontario (nord-est et nord-ouest) ainsi que beaucoup de plus petites routes (y compris le chemin Caramat – youpi). Je n’ai vu qu’un seul, comptez-le bien, un seul panneau indiquant la distance à la prochaine station d’essence. C’était juste à l’extérieur de Timmins en allant vers Sudbury.

Nos panneaux indiquant la distance à la collectivité X sont seulement un peu plus fréquents. Mais allez bien au-delà de Thunder Bay ou Sudbury, par contre, et ils rétrécissent à la taille d’un timbre-poste. Des panneaux indiquant les services disponibles à la prochaine sortie? Rares. Des panneaux indiquant les heures d’ouverture de stations d’essence ou de centres touristiques? Je vous en prie. La signalisation publique pour les attractions touristiques, les musées et autres services ou attractions? Ne me lancez pas sur le sujet.

Tous les panneaux que j’ai énumérés sont disponibles en format standard et sont utilisés couramment ailleurs. Ceci n’est pas qu’une théorie. Lors d’un voyage aller-retour récent de Thunder Bay, Ontario à Antigonish, Nouvelle-Écosse, j’ai vérifié. La Nouvelle-Écosse en a, l’I.-P.-É. en a, le Nouveau-Brunswick en a, le Québec en a, le Sud de l’Ontario en a, et même la région de Parry Sound en a. Mais bonne chance si vous voyagez au-delà de quatre heures de distance de Toronto, et ce, dans n’importe quelle direction.

Les panneaux du Québec sont particulièrement biens. Non seulement les restaurants et les stations d’essence 24-heures sont-ils indiqués sur les panneaux standards des autoroutes, mais la distance à la prochaine station d’essence est régulièrement indiquée juste avant la sortie vers celle-ci. Vous pouvez décider de façon informée si vous voulez prendre le risque.

D’ici à l’océan Atlantique, la signalisation routière publique ou les panneaux loués aux commerces indiquent les noms et dans certains cas les heures d’ouverture de musées (publics et privés), de magasins, d’attractions et de restaurants de toutes sortes; des entreprises familiales aussi bien que des grandes chaînes.

Les visiteurs savent où repérer ce qu’ils cherchent, ils savent ce qui pourrait se trouver hors des sentiers battus, et ils savent à quelle distance ils doivent aller au-delà des sentiers battus. Eh oui, à certaines sorties, on voit des panneaux ayant non seulement des flèches indiquant la direction d’un guichet automatique, d’une salle de toilettes, d’un terrain de camping, ou de Joe’s Pizzeria, mais aussi la distance de ceux-ci. La station d’essence est à cinq kilomètres? Allons-y! À cinquante kilomètres? Alors on reprend l’autoroute.

J’avoue que je croyais qu’il s’agissait juste de l’Ontario. Peut-être que nous n’aimons pas avoir un embarras de panneaux routiers. Notez, par contre, mon commentaire plus haut concernant Parry Sound et le Sud de l’Ontario.

J’ai donc pensé qu’il s’agissait du type d’autoroute. Mais non. Ces panneaux à Parry Sound? Ceux comprenant autant de détails, d’uniformité et de clarté que ceux des Maritimes? Ces panneaux se trouvent tout au long des autoroutes à quatre ou à deux voies, et au long des voies de desserte aussi bien que des voies artérielles.

Je me rends compte que cela coûte cher. Je me rends compte aussi que dans les exemples que j’ai cités, les gouvernements provinciaux dans certains cas ont partagé les coûts avec des entreprises privées ou des municipalités locales. Mais encore, nous pourrions nous aussi trouver des solutions financières créatives.

En somme, la prochaine fois qu’un maire local me demandera — et on me le demande régulièrement — pourquoi personne ne vient plus visiter sa ville pour voir les nombreuses attractions merveilleuses et pour profiter des services qu’elle offre, je commencerai par lui faire remarquer que nos panneaux sont nuls. Nous verrons ensuite où mènera la discussion.

Charles Cirtwill est président et chef de la direction de l’Institut des politiques du Nord, un groupe indépendant de réflexion sociale et économique sont le siège social est dans le Nord de l’Ontario.

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