Rangers du Nord de l'Ontario

Le 18 juin 2018 - Quelle première chose vous vient à l’esprit lorsque vous entendez le mot « rangers » ? Le plus probable est une image de gardes qui patrouillent dans les nombreux parcs de l’Ontario. Détrompez-vous; les Rangers canadiens jouent un rôle très différent dans les régions du Nord ontarien, et ce rôle mérite d’être plus reconnu.

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Les rangers sont des réservistes des Forces armées canadiennes, à temps partiel, qui sont faciles à distinguer par leur uniforme – chandails à capuchons rouge clair et pantalons à motifs de région boisée, produit par de la technologie numérique. Ils sont répartis géographiquement en cinq Groupe de patrouilles des Rangers canadiens (GPRC) et, bien qu’ils soient parfois désignés par « Rangers de l’Arctique », les groupes de patrouilles se trouvent et travaillent dans des régions éloignées de l'ensemble du Canada.

 Les Rangers canadiens ont des racines dans les Rangers de la Milice de la côte du Pacifique (RMCP), lesquels ont été créés en 1942, pendant la Deuxième Guerre mondiale; il s’agissait d’une force de volontaires qui patrouillaient la côte de la Colombie-Britannique en raison de menaces. Les RMCP ont été démantelés à la fin de la guerre.

 Alors, en 1947, les Rangers canadiens, tels que nous les connaissons aujourd’hui ont été mis sur pied afin de fournir aux militaires la capacité de patrouiller dans le Nord canadien, à cause des tensions de la Guerre froide.

 Même si la Guerre froide est terminée, les Rangers continuent d’aider à protéger la souveraineté canadienne, en particulier dans l’Arctique. De plus, ils participent à des opérations intérieures, en aidant lors d’activités de recherche et sauvetage, en participant à des interventions lors de catastrophes et à des efforts humanitaires, en offrant de la formation pour la survie en milieu sauvage, et ce, à d’autres militaires. En 1996, les Rangers juniors canadiens étaient créés, sous forme de programme de jeunes, pour les garçons et les filles de 12 à 18 ans; ceux-ci ont une formation officielles axée sur les compétences essentielles et classiques des Rangers. Aujourd’hui, il y a environ 5 000 Rangers canadiens et plus de 4 400 Rangers juniors dans approximativement 200 collectivités du pays; l’on y parle 26 langues et dialectes, dont beaucoup sont autochtones.

Le 3e Groupe de patrouilles des Rangers canadiens (GPRC) a son quartier général en Ontario, à la Base des Forces canadiennes Borden, et toutes ses zones de patrouille se trouvent entièrement dans le Nord ontarien. Il y a actuellement 560 Rangers et 800 Rangers juniors, dans 20 zones de patrouille1. Plus de 95 % du 3e GPRC est autochtone, et ils représentent 25 Premières Nations1.

Une des réalisations exceptionnelles du 3e GPRC est d’avoir maintenu un taux de réussite de 100 % dans les opérations de recherche et sauvetage au cours de deux dernières années1. En 2016, ils ont mené 19 opérations du genre, sauvé 35 vies, puis, en 2017, réalisé 10 opérations, sauvant alors 15 vies1.

Une autre des réalisations des Rangers canadiens a été leur participation à l’opération LENTUS, la réponse des Forces armées canadiennes lors de catastrophes naturelles. Justement en mai 2018, le 3e GPRC a aidé à évacuer la Première Nation de Kashechewan à cause de risques potentiels d’inondations. Le printemps dernier, une situation similaire est survenue et le chef de Kashechewan, Leo Friday, ne tarissait pas d'éloges pour les Rangers, disant : « Les Rangers ont fait du vrai bon travail pour nous. Ils ont aidé beaucoup de personnes… Nous sommes reconnaissants de tout ce qu’ils ont fait pour nous. » Le chef du service des incendies et coordonnateur des urgences de la collectivité, Brandon Spence, a affirmé que « [les Rangers] exécutent des tâches essentielles pour la collectivité ».

 De plus, les Rangers contribuent au maintien de la capacité de défense du Canada, en aidant lors de la formation. En 2016, par exemple, 100 membres de 12 patrouilles du 3e GPRC faisaient partie de l’opération Trillium Response, un exercice comprenant aussi environ 570 membres des forces régulières et 280 membres de la Première réserve; ils devaient améliorer les capacités opérationnelles dans les secteurs éloignés et sous des contextes hivernaux rigoureux.

Interrogé sur la perception entourant les Rangers canadiens dans le Nord ontarien, le capitaine adjudant 3e GPRC, Ted Dinning, a répondu : « Nous avons été bien reçus dans la collectivité et sommes très recherchés1, ajoutant que les collectivités qui n’ont actuellement pas de Rangers juniors aimeraient bien en avoir1. » Les mêmes sentiments sont partagés par la Première Nation Nishnawbe Aski (PNNA), sur le territoire de laquelle un nombre considérable de patrouilles de Rangers ont leur base. Dans une déclaration, le grand chef Alvin a dit : « Nous sommes heureux de notre relation avec les Rangers canadiens et encouragés par l’expansion des patrouilles de Rangers… Nous sommes particulièrement encouragés par l’élargissement du programme des Rangers juniors, lequel exerce une influence positive sur nos jeunes2. »

 Apprécié des collectivités qu’il sert et incontestablement fier de ses responsabilités, le 3groupe des patrouilleurs Rangers canadiens a été une réussite monumentale dans le Nord ontarien. Après avoir affronté les vastes étendues du Nord, peut-être que la prochaine fois que sera prononcé le mot « Rangers », la première chose qui vous viendra à l’esprit sera les Rangers canadiens.

 

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Allan Zhang est un analyste de recherche de l’Institut des politiques du Nord.


Footnotes

1) Entrevue avec le capitaine Teddy Dinning du 3e groupe des patrouilleurs Rangers canadiens, le 15 mai 2018

2) Déclaration écrite du grand chef Alvin Fiddler, fournie par Michael Heintzman, directeur des Communications, tous deux de la nation Nishawbe Aski, le 15 mai 2018.


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